par Andrew Gray
Le chef de la diplomatie de l'Union européenne (UE), Josep Borrell, a proposé que le bloc suspende le dialogue politique avec Israël, citant de possibles violations des droits de l'homme dans la bande de Gaza, selon quatre diplomates et une lettre que Reuters a pu consulter.
Dans une lettre adressée mercredi aux ministres des Affaires étrangères de l'UE, Josep Borrell a cité "de graves préoccupations concernant de possibles violations du droit international humanitaire à Gaza", déclarant "jusqu'à présent, Israël n'a pas assez répondu à ces préoccupations".
Le dialogue politique est inscrit dans un accord régissant les relations entre l'UE et Israël, notamment en matière de commerce, entré en vigueur en l'an 2000.
"A la lumière de ces considérations, je vais préparer une proposition visant à ce que l'UE invoque la clause relative aux droits de l'homme pour suspendre le dialogue politique avec Israël", a écrit Josep Borrell.
Une suspension devrait être approuvée par les 27 pays membres de l'UE, ce qui, selon les diplomates, est très improbable.
De nombreux pays ont désapprouvé une suspension lorsqu'un haut responsable de l'UE a informé leurs ambassadeurs à Bruxelles de la proposition de Josep Borrell, ont dit trois diplomates qui ont requis l'anonymat.
Selon un diplomate, cette proposition vise à envoyer un message fort soulignant les préoccupations que soulèvent les agissements d'Israël dans le conflit à Gaza.
Le Haut-Commissariat des droits de l'homme (HCDH) de l'Onu a déclaré la semaine dernière que près de 70% des victimes de la guerre à Gaza étaient des femmes et des enfants, et a condamné ce qu'il a qualifié de violation systématique des principes fondamentaux du droit humanitaire international.
Israël a catégoriquement rejeté le rapport de l'Onu. L'armée israélienne affirme qu'elle prend toutes les mesures nécessaires pour préserver la population civile dans l'enclave palestinienne.
L'UE peine à trouver une position commune sur le conflit à Gaza, déclenché par l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023. Le bloc a appelé les deux parties au conflit à respecter le droit international et a demandé au mouvement palestinien de relâcher les otages.
Certains pays membres de l'UE, comme la République tchèque ou la Hongrie, sont de fervents soutiens d'Israël, alors que d'autres, tels l'Espagne ou l'Irlande, ont apporté leur appui aux Palestiniens.
L'un des diplomates a déclaré que les ambassadeurs avaient été "stupéfaits" du "manque de processus et de préparation" autour de la proposition.
Ses actes laissent l'UE "plus divisée que jamais", a estimé le diplomate.
(version française Camille Raynaud)
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